snU.pden-FSU : « Pourquoi nous ne sommes pas neutres »

Le syndicat des chef·fes d’établissement de la FSU appellent à voter Nouveau Front Populaire, « qui seule permettra de réparer notre service public de l’éducation et de changer la vie des citoyens ». Ce syndicat, minoritaire chez les cadres de l’éducation, à voter pour et non à faire « barrage à l’extrême droite ».

« Si l’école n’est pour le moment pas encore très présente dans les discours de campagne, elle est cependant au cœur des enjeux de ces élections », écrit le snU.pden-FSU. « L’organisation de notre système éducatif sera nécessairement impactée par le résultat des Législatives. Le Rassemblement National porte une attention toute particulière à notre institution. Le projet exposé dans le programme de campagne de Marine Le Pen pour les Présidentielles se donne comme objectifs « la transmission des valeurs de la culture française », la « restauration de l’autorité », « la reprise en main des contenus et des modalités des enseignements », « l’orientation précoce » et la « promotion du mérite scolaire », le « raffermissement des mesures disciplinaires », la « refondation du recrutement des professeurs et des principes de gestion » des personnels pour « une revalorisation du mérite dans le déroulement des carrières ». Le Rassemblement National propose une École qui renforce le principe d’une inculcation patrimoniale des savoirs, de la sélection et de la coercition. Les personnels de direction sont particulièrement visés. Décrits comme porteurs d’une « doctrine de l’école ouverte » et d’une « culture de la dissimulation des difficultés disciplinaires », tenants d’un « principe du pas de vague » ils sont promis à des « sanctions disciplinaires ». Ils sont les premiers à faire l’objet de « l’accroissement du pouvoir de contrôle » qui doit s’exercer sur les personnels. Le « renforcement de l’exigence de neutralité » en matière politique et idéologique qui est invoqué semble d’ailleurs déjà anticipé par certains recteurs, dans le zèle qu’ils se sont empressés de manifester au lendemain de l’annonce de la dissolution.

La dissolution est donc l’occasion de se pencher sur ce programme, mais on y fait aussi une découverte : c’est que l’équipe de Gabriel Attal s’en est inspirée et y a largement puisé. La labellisation des manuels scolaires, la transformation du DNB en examen de passage en seconde, la prépa seconde, l’uniforme obligatoire à l’école et au collège sont des idées purement et simplement plagiées. Mais on y retrouve aussi les thèmes de « la restauration de l’autorité du maître », le durcissement des mesures répressives, le tri scolaire, la priorité des « matières fondamentales » et du « patrimoine des savoirs » ainsi qu’une laïcité résumée à la lutte contre l’islamisme : autant d’éléments de la communication de l’actuel Premier ministre dans son instrumentalisation politique de l’Ecole.

Pour reprendre une expression d’Attal, exemplaire de son indifférentisme politique, « peu importe le contenu du moment qu’on a la mesure ». Les seules différences qui subsistent pour des mesures pratiquement identiques se réduisent à l’opposition de deux colorations idéologiques, celle de de l’autoritarisme néo-libéral, de la violence sociale et de la casse du service public d’un côté, et celle d’une société répressive, nationaliste et ségrégative de l’autre. Notre Ecole n’à gagner ni à l’une ni à l’autre ».

C’est pour toutes ces raisons que la « neutralité n’est pas de mise dans ce contexte » ajoute le syndicat qui se positionne « clairement pour une autre politique et pour le projet d’une autre École ». « L’École du progrès social et environnemental, solidaire, démocratique et émancipatrice. Ce projet est à notre portée. Nous avons l’occasion de le rendre enfin possible. Aussi notre positionnement est sans équivoque. Nous appelons à l’engagement pour une victoire du Nouveau Front Populaire, qui seule permettra de réparer notre service public de l’éducation et de changer la vie des citoyens ».

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